Un mot un seul, qui a pourtant changé ma vie. Ou tout du moins ma compréhension des expériences que j’ai vécues.

Un mot un seul, qui m’a permis de mieux me comprendre moi tout simplement.

Un mot un seul qui m’a rassurée aussi: « en fait, je ne suis pas bizarre/folle/anormale… Il existe d’autres personnes comme moi »

Aujourd’hui, je choisis de te parler d’hypersensibilité, à travers mon expérience. Et je t’avoue que c’est émotionnellement très engageant pour moi… Si tu es toi-même hypersensible, tu me comprends sans doute!

Ici je vais te livrer une partie de mon histoire, de mes ombres, non pas pour en faire l’étalage, mais plutôt pour à la fois te rassurer dans tes propres expériences inconfortables (tu n’es pas seul(e)), et aussi pour t’inspirer à voir les choses différemment. A considérer ton hypersensibilité comme ton super pouvoir, ou pour aider quelqu’un que tu connais.

Les premiers signes

A quoi ressemblait l’enfant hypersensible que j’étais? (De ma perspective évidemment)

Une petite fille assez calme qui vit tout intensément. Un monde « imaginaire » très développé. Quelqu’un qui reçoit souvent des remarques du type: « qu’est ce que tu es susceptible! », « on peut vraiment rien te dire ».

Une petite fille douce qui pleure facilement, qui vit mal, en profondeur, et un peu en secret de simples petites « réflexions », des situations banales pour d’autres. D’une remarque négative à la maison à une dispute à l’école avec une copine.

Je ne me fiche de rien. J’analyse tout. Je prends tout à cœur, au pied de la lettre. Pourquoi elle a dit ça. Pourquoi je me sens comme ça. Je suis extrême, catégorique. Si je t’aime, c’est pour toujours (en amour ou en amitié), et si tu me blesses, je m’en souviendrai ad vitam eternam, même si j’aimerais qu’il en soit autrement.

Des émotions exacerbées! De la joie folle souvent, des éclats de rire, mais aussi de l’incompréhension de moi et des autres, de la tristesse profonde parfois, et des accès de colère volcaniques régulièrement!

Je fais beaucoup de cauchemars, j’entends et je vois le monde invisible aussi…

Plus tard

Dans ces conditions, j’ai vécu des situations qui ont « alimenté » mes blessures de rejet et d‘abandon. Et j’ai développé une peur des autres quasi phobique.

Au point de ne plus oser être vraiment moi-même, en tout cas, en dehors de mon cocon, de ma maison, de mon cercle d’amis très proches. Parce qu’il y a quand même toujours eu une partie de moi franche, assurée, affirmée. Mais pour que celle-ci s’exprime, il faut que les conditions soient réunies et que je contrôle la situation.

On lit en moi comme dans un livre ouvert: mes émotions, ce que je ressens, ce que je pense, et je trouve ça extrêmement gênant, surtout à l’adolescence et jeune adulte (lycée, fac). Je rougis pour un oui, pour un non. Et je me sens tellement nulle dans ces moments-là… J’ai tellement honte. Je m’en veux de ne pas avoir trouvé la bonne répartie, de ne pas avoir plus d’assurance. Je voudrais juste être comme tout le monde!

Je pleure souvent en rentrant chez moi, quand je relâche la pression.

Tous ces yeux braqués sur moi. Ceux qui pouffent de rire parce que je suis rouge pivoine à 20 ans, ayant été interpellée par le prof, juste pour une histoire de bavardage… J’en ressens encore cette profonde et intense gêne. Une fois parmi d’autres.

Heureusement la blessure n’est aujourd’hui plus à vif, mais la cicatrice est quand même là.

La délivrance

Je revis le même type de situation adulte, dans mes premiers jobs. Je stresse facilement, mon mental est en ébullition. J’analyse trop, je suis mal à l’aise.

Jusqu’au jour où je m’arrête pour me rencontrer et me connaître vraiment.

Je fais le point sur ce que je ressens au quotidien, et sur ce qui me semble être différent des autres.

Je conscientise que je prends tout « trop à cœur », que je vis mes émotions beaucoup plus intensément que la moyenne des gens. Je réalise que j’ai systématiquement la boule au ventre avant de passer un coup de fil bidon à une administration lambda, que parfois je ne supporte pas le bruit, les odeurs trop fortes, la lumière trop vive…

Je conscientise que jusque là j’ai porté un masque au quotidien: la majorité des gens qui m’entourent ne savent pas qui je suis vraiment. En tout cas, c’est l’impression que j’ai. Je me suis donné un mal de chien à camoufler qui je suis, à fuir quand je sens que je vais rougir. Je ne parle pas de ce que j’aime vraiment, de ce qui me fait vibrer. Sauf avec quelques personnes.

J’observe mes relations amoureuses et amicales et je me rends bien compte, que même si c’est fini, dans mon cœur, il y a encore de l’amour. C’est difficile à gérer. Imagine le sentiment du premier amour, déçu plus tard, puissance 10 000, et son effet dévastateur pour quelqu’un comme moi.

Je constate aussi que dès que je suis dans une activité manuelle, je suis complètement différente. Plus apaisée, plus libre d’être moi. (C’est d’ailleurs pour cette raison que je me suis formée au massage plus tard)

Et puis un jour, je lis un article sur l’hypersensibilité.

Et là, tout fait sens. Comme un déclic. Je ne suis pas anormale. Je suis juste hypersensible, et empathique. Ouf.

Oui, j’ai le cœur qui bat vite et fort, pour tout et n’importe quoi ^^ Oui je vis des montagnes russes émotionnelles. Oui je stresse même pour des toutes petites choses. Oui je suis à fleur de peau. Oui je peux ressentir ce que l’autre ressens. Oui je perçois énormément de choses. Oui je suis douce, mais aussi colérique.

Et c’est là que démarre un processus d’acceptation, de libération, de guérison.

Je me fais accompagnée, je suis des formations, je m’attelle à réunir toutes ces parties de moi, toutes ces facettes que j’ai voulu écarter.

Et petit à petit, j’apprends à m’aimer comme je suis. Et je découvre que ce qui m’a tant fait souffrir est en vérité ce qui fait ma force, mon originalité, mon talent naturel.

Je réalise que ce que j’ai tant cherché à enfouir est quand même perçu par les personnes qui m’entourent, et que pour la plupart, elles sont prêtes à m’accepter pour ce que je suis.

Non, les autres ne vont pas me dévorer toute crue, me juger, me bannir, ne plus m’aimer, me pointer du doigt, se moquer. En tout cas, pas tous.

Et c’est là aussi que je conscientise un point important: ça me va très bien comme ça. Ça me va, de ne pas être aimée de tous. Je préfère être entourée d’une poignée de personnes qui m’aiment et me connaissent pour de vrai, pas en façade.

Ça me va de vivre les choses intensément. Même quand c’est inconfortable. Parce que ça me permet d’avancer, de grandir.

J’apprivoise mes peurs, mes paniques, mes angoisses, mes larmes faciles.

J’apprivoise mes super pouvoirs: amour inconditionnel, empathie, écoute, douceur, magnétisme, perceptions extra sensorielles… Et j’embrasse mon métier de thérapeute.

Chemin faisant, j’attire à moi des femmes qui vivent ce que j’ai vécu, d’une manière ou d’une autre, et qui n’ont pas encore réussi à s’accepter.

Et c’est génial, parce que je peux leur transmettre les outils qui m’ont aidée, expérience à l’appui. Je les comprends, vraiment.

Je les vois, au delà de leur masque, ce qui leur permet petit à petit de le faire tomber. Mission accomplie 😉

Aujourd’hui

Je suis toujours hypersensible 🙂

Mais je le suis avec joie. J’observe chaque jour les richesses qu’elle m’apporte, le sens, la profondeur dans mes relations, dans mon évolution, dans mon travail, mes expériences de vie.

Je ne voudrais pas être autrement. Même si parfois c’est fatigant. Parce que c’est ça aussi l’hypersensibilité: un besoin de repos plus important que les autres. Normal, la personne hypersensible est plus mobilisée que les autres pour une même stimulation.

Je chéris cette capacité à aimer, à ressentir et je la partage avec joie.

Je suis heureuse de la vie que je me suis créée en fonction de qui je suis, sans m’enfermer non plus dans cette hypersensibilité.

Je suis fière de ne pas m’être enfoncée dans un moule qui n’était pas le mien.

Mon message pour toi est le suivant: quelles que soient les épreuves que tu aies vécues, que tu sois hypersensible, hyper-empathique, ou pas d’ailleurs, tu peux reprendre les rênes de ta vie et t’épanouir.

Alors aujourd’hui, même si ce n’est pas facile pour moi d’imaginer que des dizaines, peut être des centaines de personnes vont lire cet article aussi personnel, je suis fière de qui je suis et de porter ce message-là: tu peux t’en sortir, tu peux faire de tes épreuves tes supers pouvoirs, tu peux devenir magicien(ne) de ta vie… et simplement être heureux/heureuse 🙂

Je t’envoie plein d’ondes lumineuses et te souhaite de te réaliser toi aussi <3

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Activons ta magie ensemble!

Photo de Romina Farías sur Unsplash